un article de l’AFP sur COUSU MAIN !
Cousu main, un chantier d’insertion pour renouer le fil de l’emploi |
Argenteuil, France | AFP | mardi 19/04/2022 – 12:10 UTC+2 | 556 words
by David ARRODE « Ca m’a permis de reprendre confiance. » A la recyclerie Cousumain, un chantier d’insertion à Argenteuil, les salariés collectent, confectionnent, vendent du textile. Et espèrent lever les freins à leur retour à l’emploi. Au premier étage d’une belle demeure bourgeoise du centre-ville, surmontée d’un toit Mansart et entourée d’un jardin, Salah, Dounia et Tewen cousent à la machine des sacs en tissu coloré. Connie et Assanatou finissent de les assembler et ajustent la cordelette de serrage. « On a une commande de 300 pièces pour la semaine prochaine », dit Salah. Seul garçon du groupe, il a appris la couture sur le tas et se montre désormais très aguerri aux dires de ses collègues. Il est tout proche de décrocher un CDI dans une retoucherie. Modestement, il confie que « pour (lui), l’important, c’est d’avoir un travail ». Ouvert en mars 2021, Cousumain est un atelier et chantier d’insertion (ACI), géré par l’association ARS95, qui accueille douze salariés aux profils variés mais qui tous ont en commun d’être en rupture d’emploi. Jeunes sans formation, chômeurs de longue durée, allocataires du RSA travaillent ici 26 heures par semaine dans le cadre d’un CDD d’insertion de quatre mois renouvelables sur deux ans maximum et payé au Smic. L’objectif est d’assurer « un accompagnement social en levant les freins à l’emploi et en développant les compétences », selon Carole Martin, directrice du pôle insertion de l’ARS95. Elle préfère employer le terme plus valorisant de « transition » vers l’emploi. Alors qu’Emmanuel Macron propose dans son projet présidentiel de conditionner le versement du RSA « à une activité effective qui permet l’insertion », de l’ordre de « 15 à 20 heures par semaine » pour « ceux qui le peuvent », Mme Martin rappelle que c’est déjà bien souvent le cas dans la pratique. – Cercle vertueux –Sandrine Hory est « facilitatrice » au sein de l’association. Ce matin, elle part faire une tournée des retoucheries des environs pour sonder les besoins de recrutement. « Globalement, on est super bien accueilli. Les employeurs n’ont pas toujours le temps de chercher. On est là pour faciliter les démarches. » Côté salariés, du temps est dégagé pour la formation: technique de recherche d’emploi, jeux de rôle, mises en situation professionnelle, rédaction de CV vidéo, usage des outils numériques. Il s’agit de les convaincre que « ce sont eux qui détiennent la solution », affirme Carole Martin, qui évoque un « cercle vertueux » à même de briser la spirale de la précarité car « à force de subir les échecs, on finit par les provoquer ». « Quand ils arrivent ici, ils ont peur et en même temps beaucoup d’espoirs. Le plus important est de réveiller leur motivation », insiste Ying, l’une des encadrantes de l’ASR95. Sherab vient du Tibet. Il ambitionne de devenir cuisinier. Il s’occupe aujourd’hui de la boutique au rez-de-chaussée. Il vérifie le bon ordonnancement des portants. A un autre moment du planning, il se chargera de la collecte et du tri des vêtements issus de dons. Parallèlement, il suit des cours de français. A ses côtés, Ahlem tient la caisse et accueille la clientèle avec sourire et professionnalisme. La jeune femme de 21 ans travaille à Cousumain depuis plus d’un an: « J’y suis arrivée après deux ans de déscolarisation, grâce à la mission locale de l’emploi, et ça m’a permis de reprendre confiance ». A la rentrée, elle va reprendre ses études. Depuis mars 2021, trois salariés ont quitté Cousumain avec un CDI en poche. dar/bfa/tes © 1994-2022 Agence France-Presse |
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